jeudi 22 avril 2010

Les brèves du jeudi

  • In the Field, le blog de Nature consacré aux congrès scientifiques, livre trois billets en direct du 101ème congrès annuel de l'American Association for Cancer Research (ici, ici et ici). Le chirurgien-blogueur Orac, lui, témoigne d'une certaine perplexité à la vision de la vidéo promotionnelle de l'AACR (voir ce billet) : par exemple, on y apprend qu'"il y a 17590 citations pour des articles de la littérature scientifique relatifs au gène p53 et qu'aucune, oui aucune, thérapie ciblée sur des cellules comportant des formes mutées de p53 n'a fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché." Pour Orac, "le congrès de cette année était d'une bonne tenue, avec beaucoup de travaux intéressants et prometteurs; un congrès bien meilleur que l'année dernière, qui était décevant [...] Cette année, l'un des thèmes met en avant le fait qu'aujourd'hui est le meilleur moment pour faire des progrès dans la recherche sur le cancer grâce au nombre et à la sophistication des outils que nous pouvons mobiliser. C'est peut-être vrai, mais le cancer ne livrera pas facilement ses secrets. Il ne l'a pas fait dans le passé, et il n'y a aucune raison d'espérer qu'il le fera dans l'avenir. Ce n'est pas une vision pessimiste, simplement la reconnaissance du fait que le cancer n'est pas une seule maladie. Ce terme recouvre une grande diversité de maladies, l'ennemi est protéiforme. S'il ne faut pas espérer 'un traitement pour le cancer', cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y aura pas un traitement pour un cancer donné ou de nombreux traitements pour un grand nombre de cancers différents."
  • Dans le Journal of the American Medical Association, deux auteurs canadien et néo-zélandais pointent "trois obstacles cruciaux" pour la recherche translationnelle : l'effet papillon (de petites différences dans les modèles précliniques se traduisent en grandes différences dans les essais cliniques), une insuffisante prise en compte des différences dans la variabilité des sujets d'étude (faible pour les lignées cellulaires, moyenne pour les modèles animaux, grande pour les humains participants dans les essais) et, enfin, une différence de culture entre les chercheurs fondamentaux et les cliniciens.
  • Dans American Journal of Public Health, une équipe américaine publie une étude sur "l'innovation pharmaceutique américaine dans un contexte international".
  • Selon Healthcare IT News, le National Cancer Institute s'apprête à "lancer un dossier médical électronique allégé pour enregistrer des données spécifiques aux patients atteints de cancer" (le projet est mené en collaboration avec Microsoft et SAIC).
  • D'après le site EurActiv, la Commission européenne a "un projet de réforme majeure des règlementations de la recherche médicale, suite à la reconnaissance du fait qu'une directive en place depuis 2004 a entravé les essais cliniques."
  • Dans un communiqué, Cancer Research UK appelle "le prochain gouvernement britannique à faire de la lutte contre les inégalités une priorité."
  • Le New York Times publie un article sur "les résultats incertains des tests moléculaires" associés aux traitements anticancéreux, par exemple HER2 pour l'Herceptin.
  • Le Washington Post consacre une enquête aux risques liés aux cabinets de bronzage tandis que BBC News relaie une étude suggérant que "leur usage pourrait être une pratique addictive."
  • Le Times s'intéresse à "la première famille dont l'ADN a été séquencé pour des raison non médicales."
  • Technology Review publie un article de vulgarisation sur "les anticorps à double action" qui, selon la revue, représentent "l'une des dix technologies émergentes les plus importantes de l'année."