lundi 26 avril 2010
Questions de surdiagnostic
Dans le Journal of the National Cancer Institute, deux auteurs américains passent en revue "le phénomène de surdiagnostic du cancer" et, à partir de données d'essais randomisés, fournissent des estimations du taux de surdiagnostic : "environ 25% des cancers du sein détectés par mammographie", 50% des cancers du poumon détectés dans les expectorations et/ou une radiographie du thorax, et 60% des cancers de la prostate détectés par mesure de l'antigène spécifique de la prostate". Dans un éditorial (en libre accès), deux auteurs affirment notamment que cet article est "un appel à prendre en compte l'ensemble du spectre de comportement des cancers, à qualifier les "lésions indolentes" d'un autre terme que "cancéreuses", et à améliorer la spécificité de nos tests de dépistage" (voir aussi le résumé pour les médias). Dans un long billet, Dr Len, le porte-parole blogueur de l'American Cancer Society, s'inquiète du message véhiculé par ce type d'article en dehors de la communauté académique, puis aborde "la question cruciale" pour le clinicien et son (ou sa) patient(e): "d'abord, comment diable savoir si le cancer que vous avez détecté est un mauvais cancer?" Selon lui, évidemment, "personne ne veut être diagnostiqué avec un cancer. Personne ne veut être traité inutilement pour un cancer. Oui, il y a des cancers que nous diagnostiquons et qui ne feront jamais aucun mal. Mais suggérer que, d'une manière ou d'une autre, nous pouvons faire la différence avec précision ne représente pas l'état de l'art aujourd'hui? Nos tests ne sont pas parfaits, ils sont faillibles. Mais ils sont tout ce que nous avons aujourd'hui..."