- Dans The Lancet, un éditorial rebondit sur la publication récente, par le Comité présidentiel américain sur le cancer, d'un rapport sur la réduction des risques de cancer liés à l'environnement (pdf) : sa conclusion encourage "l'administration Obama à ne pas détourner ses ressources existantes en matière de prévention des causes importantes et bien définies du cancer vers la prévention de petites causes potentielles". Selon Science, "ce rapport a déclenché les foudres à la fois d'un groupe pro-industrie et de l'American Cancer Society" (voir aussi ce billet du chirurgien-blogueur Orac et le blog Health Beat).
- Le site Embargo Watch déplore que la presse britannique ait rompu l'embargo sur la publication de l'étude Interphone et, selon l'AFP, cette étude, qui sera publiée demain dans l'International Journal of Epidemiology, "ne conclut pas à un risque accru de cancer pour les utilisateurs de téléphones portables" (voir aussi Reuters).
- Dans Science Translational Medicine, une équipe canadienne publie une étude suggérant que le dichloroacétate (DCA), un médicament générique, pourrait être efficace dans le traitement du glioblastome (voir Cancer Research UK et l'AFP). Dr Len, le porte-parole et blogueur de l'American Cancer Society, exerce sa mémoire pour témoigner d'un certain scepticisme (voir aussi le blogueur Orac pour qui tout cela est du "déjà vu" et ces billets du COIN).
- Aux Etats-Unis, une société de génomique personnelle, Pathway Genomics annonce dans un premier temps son projet de vendre des kits de prélèvement en grande surface, selon Technology Review, puis, comme l'expliquent Reuters, le New York Times et Technology Review, suspend son initiative à la suite d'une intervention de la Food and Drug Administration (pour une analyse détaillée et une mise en perspective de cette affaire, voir ce billet du blog Genomics Law Report).
- Pfizer annonce, "avec déception", l'arrêt d'un essai de phase III du figitumumab en combinaison avec l'erlotinib dans le cancer avancé du poumon non à petites cellules, tandis que la société japonaise Astellas Pharma lance une offre d'achat du fabricant de l'erlotinib, OSI Pharmaceuticals.
- Dans un communiqué, Lilly offre la liste des présentations qui, lors du prochain congrès de l'ASCO, concernent l'un de ses produits en développement.
- Selon The Cancer Letter, le National Cancer Institute a décidé d'éliminer un biomarqueur de cancer du poumon (Lung Metagene Score) d'un essai de phase III mené par un groupe controversé de chercheurs en génomique à l'université Duke.
- Le Wall Street Journal signale une longue enquête, publiée dans le New Yorker, sur "les difficultés de la recherche en médicaments anticancéreux" : "le cancer demeure si mystérieux et complexe que, dans la plupart des cas, les chercheurs n'en ont pas de compréhension précise. Ou ils pensent qu'il en ont une, et puis, après avoir éteint un mécanisme, ils découvrent que la tumeur a bien d'autres astuces mortelles en réserve."
- Cancer Research UK décrypte une étude qui, publiée dans Nature Structural and Molecular Biology, met en évidence "le lien entre 53BP1 et BRCA1 pour comprendre le cancer du sein triple-négatif."
- Le site Emerging Health Threats signale une étude mettant en évidence "une augmentation significative de l'incidence des cancers primaires du foie aux Etats-Unis".
- Dans le Guardian, le responsable de la communication du World Cancer Research Fund explique que "les chercheurs et les journalistes n'ont cessé de publier des études alarmantes sur les risques de cancer depuis un siècle : comment s'étonner que les gens ne leur fassent toujours pas confiance?"
- Le blog Pharmalot décrit "pourquoi les essais cliniques coûtent de plus en plus d'argent."
- Le Wall Street Journal se demande si l'iPad constitue l'outil idéal pour les médecins...
- L'auteure du blog La Gniaque publie la troisième partie de ses réflexions sur le rôle d'Internet dans son cancer : "l'espoir" (voir aussi ce reportage vidéo).
- Dans le Guardian, une patiente atteinte d'un cancer métastatique du sein appelle les médias à "arrêter de présenter les patientes comme des victimes" (voir aussi cet article, dans le New York Times, du journaliste-chroniqueur de son cancer de la prostate).
lundi 17 mai 2010
Les brèves du lundi
lundi 10 mai 2010
Les brèves du lundi
- Selon le New York Times, "le Conseil de la présidence américaine sur le cancer est critiqué pour avoir surestimé les risques" dans son dernier rapport sur l'environnement (voir le premier alinéa de ce billet). Dans un long billet, le chirurgien blogueur Orac livre une analyse détaillée de ce rapport et des réactions qu'il a suscitées, notamment du côté de l'American Cancer Society (voir aussi Reuters, le Wall Street Journal et le blog de David Servan-Schreiber).
- Dans The Lancet, un éditorial salue une initiative vigoureuse de lutte contre le tabagisme en Australie : "d'ici 2012, les fabricants de cigarettes devront effacer toutes couleurs et logos des paquets" (voir aussi cet article, signé par des auteurs australiens, proposant de réglementer les produits de tabac sans fumée). Parallèlement, Le Figaro révèle que "à Paris, le tabagisme au collège et au lycée a repris" (voir aussi l'AFP).
- Dans Le Figaro également, un article rebondit sur l'étude qui a récemment estimé les taux de surdiagnostic dans le dépistage des cancers (voir ce billet).
- Le site Microwave News annonce que l'étude Interphone sur les risques liés aux téléphones portables sera enfin publiée le 18 mai prochain.
- Reuters relaie une communication devant le congrès annuel de l'American Roentgen Ray Society : "un scan du corps entier peut détecter avec précision des tumeurs du sein qui se sont étendues aux os, même en l'absence de symptômes".
- Dans le Guardian, un article s'interroge sur l'architecture des centres de lutte contre le cancer financés par une association britannique, Maggie's, et dessinés par de célèbres architectes (Frank Gehry, Rem Koolhaas, Richard Rogers...).
- Dans Libération, l'acteur et écrivain Bernard Giraudeau accorde une longue interview où "il évoque sa maladie, ses traitements et revient sur son parcours de patient" (voir aussi le site de son association, La Maison du cancer).
- L'auteur du blog La Gniaque décrit, dans un deuxième billet, le rôle d'Internet dans son cancer: "grâce à internet, j'ai pu avoir du recul, j'ai pu me préparer psychologiquement à l'annonce du cancer, des traitements. J'ai pu comprendre tout ce que m'annonçait mon médecin, j'ai pu poser des questions plus pertinentes, je me suis sentie beaucoup plus actrice de mon cancer..."
- Sur son blog, Catherine Cerisey explique pourquoi, en matière de nutrition, il lui a semblé "plus naturel de suivre les directives de mon oncologue plutôt que d'un psy même rescapé d'un cancer" et donne accès à une vidéo de Marc Espié.
- "Très honnêtement, tout chercheur devrait regarder cette vidéo", explique l'auteur du blog BBGM en donnant accès à une conférence d'un jeune homme atteint d'un cancer rare, un chordome.
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jeudi 6 mai 2010
Les brèves du jeudi
- Dans le New York Times, le chroniqueur Nicholas Kristof annonce en avant-première la parution d'un rapport qui, publié sous l'égide du Cancer Panel de la présidence américaine, critique l'approche actuelle d'encadrement réglementaire des substances chimiques (voir aussi Reuters).
- Dans Science Translational Medicine, un auteur des National institutes of Health avance des propositions pour "améliorer, à l'heure d'Internet, la conception des protocoles de recherches cliniques, les procédures de leur autorisation et assurer l'intégrité du processus de recrutement des participants à des essais cliniques".
- L'Institut de veille sanitaire publie "les projections de l'incidence et de la mortalité par cancer en France en 2010".
- Dans le British Medical Journal, deux auteurs australiens décrivent "l'une des plus importantes initiatives politiques de prévention des maladies chroniques jamais adoptées" : "en Australie, à partir de 2012, tous les produits de tabac seront vendus dans des emballages neutres standardisés" (voir aussi Cancer Research UK).
- Dans un long billet, le blog Genomics Law Report publie un compte-rendu détaillé de la première conférence annuelle Genomes, Environments, Traits, consacrée à la génomique personnelle (voir aussi, sur le même blog, ce billet sur le cas d'une femme américaine qui attaque en justice son employeur pour l'avoir licencié en raison d'un test génétique BRCA2 positif).
- Sur son blog La Gniaque, Isabelle de Lyon décrit "le rôle d'Internet dans mon cancer" : "Internet m'a annoncé ma maladie, mais sans mots de réconfort, sans panique, version brute, rentre dedans."
mercredi 5 mai 2010
Autorisation du premier vaccin thérapeutique contre le cancer de la prostate
Le Bulletin du National Cancer Institute consacre un article à l'autorisation accordée par la Food and Drug Administration (FDA) pour la mise sur le marché du "premier vaccin thérapeutique dans le cancer", sipuleucel-T (Provenge) de la société Dendreon (voir aussi ScienceInsider, le New York Times, le Wall Street Journal -ici et ici, ainsi que les blogs HealthNewsReviews et Genomics, Evolution and Pseudoscience). Au sein d'un long billet, Dr Len explique notamment qu'"il faut bien être conscient que ce traitement -appelé immunothérapie cellulaire autologue- a des indications d'usage très limitées." Enfin, l'observateur Merrill Goozner rapporte que le président de Dendreon a, quelques heures après la décision de la FDA, encaissé 28 millions de dollars de stock options (pour retracer l'histoire mouvementée de ce vaccin, voir ces différents billets).
Les brèves du mercredi
- Selon le Guardian, qui relaie une étude parue dans Thorax, "les taux de survie à cinq ans du cancer du poumon sont plus faibles en Angleterre qu'en Norvège ou en Suède, en dépit d'un niveau similaire de dépenses de santé".
- Dans un communiqué, Cancer Research UK appelle le prochain gouvernement britannique à "prévenir plus de cancers".
- Dans BBC News, la responsable d'une association britannique, Macmillan Cancer Support, explique pourquoi l'augmentation du coût des thérapies ciblées et les procédures mises en oeuvre par le National Institute for Health and Clinical Excellence ont pour effet d'empêcher les patients atteints de cancers rares de bénéficier d'innovations thérapeutiques.
- "Le dilemme des patients : de coûteuses pilules ou une chimiothérapie invasive": en collaboration avec le Washington Post, le site Kaiser Health News publie une enquête sur le coût prohibitif, pour de nombreux patients américains, des traitements de chimiothérapie par voie orale.
- Dr Len, le porte-parole blogueur de l'American Cancer Society, annonce le lancement de la campagne "Choose You", conçue pour "aider les femmes à se maintenir en bonne santé et à prévenir le cancer."
- Le site Microwave News publie un long article, truffé de références, décrivant pourquoi "les enfants sont exposés à de plus forts rayonnements issus de téléphones portables que les adultes."
- Selon le site Pharmalot, la Food and Drug Administration a adressé une lettre à Novartis parce que deux sites web, financés par l'industriel, "donnaient de fausses informations pour faire la promotion du Glivec et de son usage pour des indications non autorisées, faisaient l'impasse sur les risques associés et faisaient référence à des dosages inappropriés pouvant provoquer des effets indésirables chez des patients."
- Dans un éditorial, le New York Times salue l'initiative d'un groupe de sociétés savantes américaines, le Council of Medical Specialty Societies, qui a élaboré "un nouveau code de conduite visant à limiter la capacité de l'industrie à influencer les jugements professionnels."
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mardi 27 avril 2010
Questions scientifiques
- Dans Oncogene, trois auteurs américains passent en revue les données récentes qui "impliquent des gènes spécifiques à la fois dans le cancer et les maladies neurodégénératives."
- Le Journal of Pathology consacre son premier numéro virtuel aux "progrès récents dans notre compréhension de p53, cet important suppresseur de tumeur".
- Dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), une équipe américaine identifie le rôle des "micro-ARNs 17/20 dans l'inhibition de l'invasion cellulaire et du processus métastatique dans le cancer du sein".
- Dans PNAS également, une équipe américaine montre que "la génération d'espèces réactives de l'oxygène par les mitochondries est essentielle pour la prolifération cellulaire et la tumorogenèse induites par Kras" (article en libre accès).
- Dans Clinical Cancer Research, une équipe européenne montre, à partir d'une analyse de 160 tumeurs de neuroblastome dont 11 tumeurs associées à des délétions 11q, que "des profils d'expression de micro-ARNs permettent de définir, au sein des tumeurs 11q, deux sous-types biologiquement et cliniquement distincts de neuroblastome."
- Dans Cancer Research, deux chercheurs américain et britannique passent en revue le rôle des réseaux de co-activation des récepteurs à tyrosine kinase dans l'apparition d'une résistance à la chimiothérapie.
- Dans Nature Reviews Cancer (NRC), deux auteurs américains passent en revue "les progrès récents dans la pathologie moléculaire des gliomes malins et des médulloblastomes".
- Dans NRC également, deux auteurs britanniques revisitent 40 ans de recherches sur "la susceptibilité héréditaire aux cancers communs", mettant notamment l'accent sur "la dernière décennie au cours de laquelle on est passé de modèles de prédisposition basés sur des mutations causales monogéniques à des modèles multigéniques".
- Dans Nature Cell Biology, des chercheurs néerlandais, allemands et italiens suggèrent que "l'acquisition de caractéristiques de cellules souches par des cellules de cancer du côlon est en partie orchestrée par le microenvironnement tumoral, via l'activation de la voie de signalisation Wnt, et qu'il s'agit d'une qualité beaucoup plus dynamique que prévu" (voir aussi le commentaire).
Les brèves du mardi
- Dans le British Medical Journal, un article décrit, à l'occasion de la campagne électorale britannique, "le pouvoir politique du cancer" (voir aussi, sur BBC News, cette promesse faite par Gordon Brown de "raccourcir à une semaine le délai d'obtention des résultats d'un examen de diagnostic du cancer").
- A la suite d'un conflit entre une université américaine et les Indiens Havasupai, le blog Genomics Law Report détaille "les problèmes posés par la recherche en génomique pour le recueil d'un consentement éclairé".
- Dans un billet intitulé "notre peur du cancer", le blog Health Beat rebondit sur un "article exceptionnel" qui, paru dans The Lancet en libre accès, explore "les raisons pour lesquelles même les individus en bonne santé et asymptomatiques sont terrifiés quand ils entendent le mot cancer" et analyse les conséquences de cette "cancérophobie".
- Dans le New York Times, une femme décrit, "17 ans plus tard, la vie bien vécue d'une survivante d'un cancer de stade 4" (voir aussi cette impressionnante galerie de photos de "survivants").
lundi 26 avril 2010
Questions de surdiagnostic
Dans le Journal of the National Cancer Institute, deux auteurs américains passent en revue "le phénomène de surdiagnostic du cancer" et, à partir de données d'essais randomisés, fournissent des estimations du taux de surdiagnostic : "environ 25% des cancers du sein détectés par mammographie", 50% des cancers du poumon détectés dans les expectorations et/ou une radiographie du thorax, et 60% des cancers de la prostate détectés par mesure de l'antigène spécifique de la prostate". Dans un éditorial (en libre accès), deux auteurs affirment notamment que cet article est "un appel à prendre en compte l'ensemble du spectre de comportement des cancers, à qualifier les "lésions indolentes" d'un autre terme que "cancéreuses", et à améliorer la spécificité de nos tests de dépistage" (voir aussi le résumé pour les médias). Dans un long billet, Dr Len, le porte-parole blogueur de l'American Cancer Society, s'inquiète du message véhiculé par ce type d'article en dehors de la communauté académique, puis aborde "la question cruciale" pour le clinicien et son (ou sa) patient(e): "d'abord, comment diable savoir si le cancer que vous avez détecté est un mauvais cancer?" Selon lui, évidemment, "personne ne veut être diagnostiqué avec un cancer. Personne ne veut être traité inutilement pour un cancer. Oui, il y a des cancers que nous diagnostiquons et qui ne feront jamais aucun mal. Mais suggérer que, d'une manière ou d'une autre, nous pouvons faire la différence avec précision ne représente pas l'état de l'art aujourd'hui? Nos tests ne sont pas parfaits, ils sont faillibles. Mais ils sont tout ce que nous avons aujourd'hui..."
Les brèves du lundi
- "Le rapport de l'Institute of Medecine porte un jugement sévère sur un programme national de recherche à haute visibilité. Les responsables du National Cancer Institute se sont assoupis. Une réponse sérieuse est attendue", explique un éditorial du Lancet à propos du rapport sur le système américain des groupes coopérateurs d'essais cliniques (voir le premier alinéa de ce billet et cet autre éditorial, d'une tonalité similaire, paru dans le New York Times).
- "La plus grande étude sur les effets à long terme des téléphones portables a été lancée jeudi dernier, elle vise à suivre au moins 250 000 personnes dans cinq pays européens pendant 30 ans", rapporte Reuters (voir aussi BBC News et, sur un ton plus ironique, ce billet du blog Gizmodo : "on saura en 2040 si les téléphones portables sont cancérigènes").
- Selon BBC News, le projet UK Biobank, "l'un des plus importants projets de recherche de l'histoire", aura bientôt atteint son objectif de recruter un demi-million de participants.
- "Recherche "cobaye" pour tester médicaments", affirme Le Figaro en titre d'un article consacré au lancement, par le Centre national de gestion des essais de produits de santé, d'une "campagne d'information et un site internet fort bien fourni pour informer et "recruter"."
- Sur le blog Science-Based Medicine, le chirurgien David Gorski (aussi connu sous le pseudo Orac) tire des leçons du congrès annuel de l'American Association for Cancer Research, notamment à partir d'une communication sur "la complexité du cancer".
- IMS Health a publié un rapport sur les prévisions 2010-2014 du marché mondial des produits pharmaceutiques : "l'organisme anticipe des taux de croissance annuels de 5 à 8%" (voir ici la traduction en français du communiqué de presse).
- Suite à la publication du rapport de l'INCa sur la survie des patients atteints de cancer en France, Libération affirme que "le cancer desserre son étau", tandis que, sur son blog, Catherine Cerisey s'inquiète : "soyons clair, le cancer est ce qu'il est, à savoir une maladie pernicieuse que l'on ne sait pas encore éradiquer... et finalement à bien y réfléchir, je me demande si je ne préfère pas vivre à l'ombre de la rémission, plutôt que dans l'imaginaire d'une pseudo guérison médiatique... Déclarer le cancer guéri ne l'empêchera pas de récidiver... Et finalement, à vouloir aller trop vite, nous allons nous retrouver face à un décalage ingérable entre ce qui est avéré et ce que l'on aimerait qui le soit."
- Isabelle de Lyon, l'auteure du blog La Gniaque, rebondit sur la lecture du livre d'Emmanuel Carrère, "D'autres vies que la mienne": "il dit que ce qui le met le plus en colère, je crois même qu'il parle d'envie de meurtre, c'est lorsque la personne qu'il a en face de lui vante son courage, sa persévérance et poursuit toujours en affirmant que s'il s'en est sorti c'est grâce à son moral, à son état d'esprit. Comme lui, je déteste ce genre de discours par ce qu'il sous-entend pour ceux qui ne s'en sont pas sortis." Et, plus loin : "j'ai eu plus de mal psychologiquement à réapprendre à vivre normalement qu'à affronter les traitements. Tant que j'étais dans la bataille, je subissais, je me battais, je n'avais pas le choix. Et puis lorsque la vie est revenue se présenter à moi, je ne savais plus comment m'y prendre sans être submergée par cette angoisse de mourir à tout moment."
jeudi 22 avril 2010
Les brèves du jeudi
- In the Field, le blog de Nature consacré aux congrès scientifiques, livre trois billets en direct du 101ème congrès annuel de l'American Association for Cancer Research (ici, ici et ici). Le chirurgien-blogueur Orac, lui, témoigne d'une certaine perplexité à la vision de la vidéo promotionnelle de l'AACR (voir ce billet) : par exemple, on y apprend qu'"il y a 17590 citations pour des articles de la littérature scientifique relatifs au gène p53 et qu'aucune, oui aucune, thérapie ciblée sur des cellules comportant des formes mutées de p53 n'a fait l'objet d'une autorisation de mise sur le marché." Pour Orac, "le congrès de cette année était d'une bonne tenue, avec beaucoup de travaux intéressants et prometteurs; un congrès bien meilleur que l'année dernière, qui était décevant [...] Cette année, l'un des thèmes met en avant le fait qu'aujourd'hui est le meilleur moment pour faire des progrès dans la recherche sur le cancer grâce au nombre et à la sophistication des outils que nous pouvons mobiliser. C'est peut-être vrai, mais le cancer ne livrera pas facilement ses secrets. Il ne l'a pas fait dans le passé, et il n'y a aucune raison d'espérer qu'il le fera dans l'avenir. Ce n'est pas une vision pessimiste, simplement la reconnaissance du fait que le cancer n'est pas une seule maladie. Ce terme recouvre une grande diversité de maladies, l'ennemi est protéiforme. S'il ne faut pas espérer 'un traitement pour le cancer', cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y aura pas un traitement pour un cancer donné ou de nombreux traitements pour un grand nombre de cancers différents."
- Dans le Journal of the American Medical Association, deux auteurs canadien et néo-zélandais pointent "trois obstacles cruciaux" pour la recherche translationnelle : l'effet papillon (de petites différences dans les modèles précliniques se traduisent en grandes différences dans les essais cliniques), une insuffisante prise en compte des différences dans la variabilité des sujets d'étude (faible pour les lignées cellulaires, moyenne pour les modèles animaux, grande pour les humains participants dans les essais) et, enfin, une différence de culture entre les chercheurs fondamentaux et les cliniciens.
- Dans American Journal of Public Health, une équipe américaine publie une étude sur "l'innovation pharmaceutique américaine dans un contexte international".
- Selon Healthcare IT News, le National Cancer Institute s'apprête à "lancer un dossier médical électronique allégé pour enregistrer des données spécifiques aux patients atteints de cancer" (le projet est mené en collaboration avec Microsoft et SAIC).
- D'après le site EurActiv, la Commission européenne a "un projet de réforme majeure des règlementations de la recherche médicale, suite à la reconnaissance du fait qu'une directive en place depuis 2004 a entravé les essais cliniques."
- Dans un communiqué, Cancer Research UK appelle "le prochain gouvernement britannique à faire de la lutte contre les inégalités une priorité."
- Le New York Times publie un article sur "les résultats incertains des tests moléculaires" associés aux traitements anticancéreux, par exemple HER2 pour l'Herceptin.
- Le Washington Post consacre une enquête aux risques liés aux cabinets de bronzage tandis que BBC News relaie une étude suggérant que "leur usage pourrait être une pratique addictive."
- Le Times s'intéresse à "la première famille dont l'ADN a été séquencé pour des raison non médicales."
- Technology Review publie un article de vulgarisation sur "les anticorps à double action" qui, selon la revue, représentent "l'une des dix technologies émergentes les plus importantes de l'année."
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